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Marité : La Via Allier - De Royat à Langogne

La Via Allier à vélo : une petite merveille de diversité ! (août 2022)

La Via Allier à vélo : une petite merveille de diversité, de territoires, de sensations, de découvertes, de contacts sensibles comme dirait un photographe. Toujours à l’écart des grands axes de circulation, ce qui m’est indispensable pour me nourrir pleinement de l’expérience de rouler sans cette protection qu’est une carrosserie. En vélo, je me sens très vulnérable et, quand les conditions de « tranquillité-sécurité » sont réunies, le plaisir est garanti. Alors là, j’adooore !

 

Ce parcours est une traversée de petits pays aux identités uniques, contrastées, où le cheminement passe par monts et par vaux ; certains invitent au recueillement, d’autres génèrent une implosion de beauté, de poésie, de bonheur … même quand le souffle est coupé ! Tout est là, à portée de regard, de sensibilité. C’est tellement simple de se prêter à ce contact ! Oh ! la sensation d’appartenir à ces territoires, toujours ouverts, dans lesquels un ruban d’asphalte trace son chemin en toute quiétude. Les vues sur les buttes coiffées élèvent l’âme : forêt, château, église, ruines, comme autant de messagers du temps passé et qui passe inexorablement – pourtant si présent puisque je suis là pour en attester. Et je ne fais que passer au milieu de ce que je nomme « immuable ». À vélo, la mobilité douce est l’occasion de savourer vraiment - concrètement même - le paysage, cette chose qui n’est pas moi et qui imprègne mes sens.

Des sollicitations constantes de tous les sens, que mon regard porte au loin sur des crêtes, qu’il doit s’ajuster lorsque les frondaisons sont épaisses me privant de luminosité, ou qu’il soit happé par un site, un bâti, une œuvre d’art – main de l’homme ou état du lieu – vibrations des formes et des couleurs. Délicieuse immersion.

De Chanteuges à Prades – enchantement – vive sensation de pénétrer … d’être pénétrée dans et par un monde confidentiel– la magie qui opère me fait sentir le privilège d’être en ce monde.

L’arrivée à Chapeauroux par une descente « jouissive » vers le Nouveau-Monde ; planter la toile au pied du viaduc en arc de cercle sous lequel le camping a fait sa place – quelle géniale idée ! La géologie du lieu, ce cirque creusé par les forces de la nature m’apparaît tel un joyau que femmes et hommes ont su vénérer, magnifier peut-être même. Combien ils ont raison d’y séjourner encore ! Au retour, c’est en train que nous « éprouverons » le viaduc et les tunnels, et les incroyables ouvrages d’art de cette ligne de chemin de fer qui joue avec le cours d’eau en contrebas. Au petit matin, pédaler à côté de l’onde en s’élevant doucement dans l’ombre des gorges est un pur bonheur … jusqu’à atteindre le ciel et la lumière d’août.